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Le 6 juin - Une couverture d’assurance-médicaments pour tous les Canadiens est à portée de main, selon les estimations de coûts présentées dans un nouveau rapport de l’Institut C.D. Howe. Rosalie Wyonch, analyste de politiques, conclut qu’il est possible de combler les lacunes actuelles de l’accès aux médicaments sur ordonnance et de protéger les ménages de coûts excessifs lorsqu'ils sont dans le besoin, grâce à une expansion de l'assurance publique.

« Les lacunes dans la couverture de l'assurance-médicaments rendent de nombreux Canadiens à risque », note Wyonch. « Dans un système aux prises avec des contraintes budgétaires, réduire les problèmes d’accès à l’assurance-médicaments présente un défi de taille. Toutefois, réviser et étendre de façon prudente les programmes publics existants peut rendre l'accès à une assurance-médicaments à portée de main de tous les Canadiens. »

Le rapport examine l’assurance-médicaments en vigueur dans les provinces canadiennes, évalue les options permettant d’obtenir une couverture universelle et en évalue le coût. Ces estimations suggèrent que de fournir une couverture d'assurance-médicaments à la population non assurée augmenterait les dépenses totales des gouvernements provinciaux à travers le pays d'environ 2,2 milliards de dollars jusqu’à 5,4 milliards de dollars en 2020, selon l'option choisie. Le coût estimé de la mise en place d'une assurance-médicaments pour ne couvrir que les coûts exorbitants varie de 340 à 890 millions de dollars environ, pour couvrir le coût des médicaments au-delà d'un seuil de 9% du revenu personnel ou de 6% du revenu, respectivement.

L’assurance-médicaments occupe une place importante dans les préoccupations politiques nationales, avec le Conseil consultatif sur la mise en œuvre d'un régime d'assurance-médicaments national présidé par le Dr Eric Hoskins qui devrait publier son rapport final ce mois-ci. Wyonch analyse deux options possibles pour faire du rêve de l’assurance-médicaments universelle une réalité.

  • Option 1, inscription automatique : Si la couverture provinciale complète offerte aux personnes âgées, aux enfants et aux ménages à faible revenu était simplement étendue de manière à ce que tous les individus non assurés soient automatiquement inscrits à un régime public similaire, les dépenses provinciales pourraient augmenter de 5,4 milliards de dollars en 2020, et le coût d'un tel programme pourrait atteindre environ 6,4 milliards de dollars par an d'ici 2030.
  • Option 2, le modèle québécois : Si, toutefois, les provinces mettaient en place un nouveau régime public d’assurance similaire à celui du Québec, les implications en matière de coûts seraient moindres – environ 2,2 milliards de dollars en 2020. Une caractéristique essentielle du modèle d'assurance québécois est que les personnes inscrites à l’assurance publique financent une partie des coûts de leur couverture en payant une prime annuelle.

« L'adoption d'un modèle d'assurance-médicaments comportant un mécanisme de financement réduirait le potentiel de pression à court terme sur les budgets provinciaux à mesure que la couverture de l'assurance-médicaments serait élargie », selon Wyonch. « Les primes d’assurance versées au moyen de l’impôt sur le revenu sont, en réalité, des recettes affectées aux dépenses en médicaments sur ordonnance et ne devraient pas être considérées comme une épargne publique en soi. Le Québec a souscrit une assurance-médicaments universelle tout en maintenant des dépenses publiques comparables à celles des autres provinces. »

Comme le Québec a déjà fait savoir qu'il se désengagerait d'un programme fédéral d'assurance-médicaments, affirme Wyonch, l'adoption de son modèle par d'autres provinces serait un moyen pratique de nous rapprocher d’une couverture harmonisée des médicaments sur ordonnance à travers le pays. 

« En règle générale, les primes et les quotes-parts devraient rester une caractéristique de toutes les polices d'assurance-médicaments universelles », note Wyonch.

Lire le rapport complet

Pour en savoir plus, veuillez prendre contact avec : Rosalie Wyonch, analyste de politiques, Institut C.D. Howe ou David Blackwood, coordonnateur des communications, Institut C.D. Howe : 416-865-1904 Ext. 9997 ou courriel : dblackwood@cdhowe.org

L’Institut C. D. Howe est un institut de recherche indépendant à but non lucratif dont la mission est d’élever le niveau de vie en favorisant l’adoption de politiques publiques saines sur le plan économique. L’Institut est une source indispensable de savoir en matière de politiques au Canada; il se distingue par sa recherche non partisane, fondée sur des preuves et revue systématiquement par un groupe d’experts. Nombreux sont ceux qui le considèrent comme le plus influent centre de recherche au Canada.