-A A +A

Le 11 décembre 2013 – De faibles rendements des investissements sont à prévoir pendant les décennies à venir, ce qui est une mauvaise nouvelle pour les épargnants et les gestionnaires de régimes de retraite, selon un rapport publié aujourd’hui par l’Institut C.D. Howe. Dans « Long-Term Returns: a Reality Check for Pension Funds and Retirement Savers », les auteurs Richard Guay et Laurence Allaire remettent en question les anticipations de rendement fondés sur les données historiques, qu’ils jugent trop « optimistes », alors que l’étude de données canadiennes actuelles fournit des prévisions plus réalistes.

« Certains régimes de retraite pourraient faire face à des obligations plus importantes et les épargnants individuels devront épargner davantage ou travailler plus longtemps, s’ils souhaitent éviter une baisse importante de leur niveau de vie après la retraite », a commenté Richard Guay.

Les auteurs du rapport démontrent pourquoi les administrateurs des régimes de retraite et les épargnants ne devraient pas se fier aux rendements historiques pour prédire les rendements futurs. Ils fournissent leurs propres prévisions en matière de rendements à long terme pour un portefeuille équilibré d’actions et d’obligations en utilisant des renseignements sur le marché actuels et potentiels.

MM. Guay et Allaire prévoient des rendements à long terme d’environ 2,5 pour cent (rendement réel de 0,5 pour cent) sur les obligations à long terme et de 6,9 pour cent (rendement réel de 4,8 pour cent) sur les actions. Pour un portefeuille équilibré (partagé à parts égales), ils prévoient donc un rendement réel de 2,7 pour cent au cours de la prochaine décennie. À l’opposé, la moyenne des attentes en matière de rendements réels chez les régimes de retraite canadiens est de 4,3 %, font-ils observer.

Les auteurs en extraient des implications pour les régimes de retraite et les épargnants. « Les régimes de retraite à prestation déterminée doivent reconnaître cette réalité, dit Laurence Allaire. Des correctifs pourraient s’avérer nécessaires pour réduire les coûts et les déficits à des niveaux acceptables, ce qui sera difficile. »

Les auteurs indiquent également les répercussions des rendements moins élevés sur les épargnants pour différents niveaux de revenu et objectifs en matière de remplacement du revenu. Par exemple, pour qu’un épargnant puisse atteindre l’objectif populaire de remplacer 70 % de son revenu avec un revenu avant la retraite de 50 000 $, le taux d’épargne nécessaire sur 30 ans passe de moins de 10 pour cent du salaire annuel brut à 14 pour cent du salaire. L’alternative est que les épargnants travaillent pendant un plus grand nombre d’années.

« Des hypothèses plus réalistes en matière de rendements signifient que les particuliers doivent épargner davantage pour leur retraite ou reporter leur retraite pendant deux ans pour obtenir le mode de vie qu’ils souhaitent », dit Richard Guay.

Cliquez ici pour pour le rapport.

Pour en savoir plus, prenez contact avec : Richard Guay, professeur en finance, UQAM et Fellow, CIRANO; Laurence Allaire Jean, ancien directeur de projet, Groupe Finance CIRANO; Alexandre Laurin, directeur adjoint de la recherche, Institut C.D. Howe, 416 865-1904; courriel : cdhowe@cdhowe.org.