-A A +A

Le 28 avril 2011– la pauvreté de la population autochtone québécoise est extrême, et le profond fossé qui sépare le niveau d'éducation des Autochtones de celui des non Autochtones en est la cause principale, selon les conclusions d'un rapport de l'Institut C.D. Howe. Dans son ouvrage intitulé Aboriginal Education in Quebec: A Benchmarking Exercise, John Richards, un professeur de l'Université Simon Fraser, à Vancouver, examine la relation entre les niveaux d'éducation et d'emploi chez les Autochtones du Québec. En comparant les résultats scolaires au sein des groupes d'identité autochtone avec les résultats obtenus par les autres Québécois, et l'ensemble des Canadiens, Richards conclue que les résultats scolaires des Autochtones de la province sont en deçà de la moyenne nationale, qui est elle-même dramatiquement basse. Richards présente six recommandations de vaste portée pour résoudre la crise de l'éducation chez les Autochtones au Québec comme dans le reste du Canada.

Le professeur Richards qui est le titulaire de la chaire Roger Phillips en politique sociale de l'Institut C.D. Howe, remarque que le taux de décrochage global des Autochtones Québécois de 20 à 24 ans est de 43 %, dépassant de 28 points celui des Québécois non Autochtones, et de 3 points celui des Autochtones du reste du Canada. Parmi les six provinces comptant plus de 100 000 Autochtones, le Québec est classé troisième en termes de niveau secondaire inachevé : derrière le Manitoba et le Saskatchewan, mais devant l'Alberta, l'Ontario et la Colombie-Britannique. Au Québec, le revenu médian des Autochtones correspondait en 2005 aux deux-tiers du revenu des non-Autochtones, et celui des Inuits était inférieur aux trois cinquièmes du revenu des non Autochtones.

À l'opposé des politiques du passé qui ont laissé de graves séquelles, le but de la réforme de l'éducation n'est pas d'éliminer les cultures autochtones. D'un autre côté, l'éducation primaire et secondaire ne concerne pas que la transmission culturelle : son objectif est de transmettre des compétences essentielles en matière de lecture, d'écriture, de mathématiques et de sciences, des connaissances nécessaires si les élèves autochtones souhaitent obtenir un choix réaliste en tant qu'adultes entre la participation à la société industrielle urbaine canadienne ou un style de vie rural plus collectif. Richards fait les six recommandations de vaste portée suivantes :

  • L'Éducation préscolaire et l'enseignement primaire (ÉPEP) avant la maternelle est un investissement précieux pour les enfants issus de communautés marginalisées, car peu d'entre elles ont une tradition d'éducation formelle. Tous les enfants autochtones doivent avoir accès à l'ÉPEP, que ce soit dans une réserve ou en dehors.
  • Les ministères provinciaux de l'éducation doivent développer des précédents provinciaux existants qui permettent aux districts scolaires de prendre des initiatives discrétionnaires concernant l'éducation des Autochtones.
  • Afin d'améliorer la qualité de la gestion scolaire, les communautés autochtones doivent former des autorités scolaires de taille et de juridiction équivalentes à celles des districts scolaires provinciaux et elles doivent en outre professionnaliser l'administration.
  • Les provinces doivent permettre aux organismes et aux Autochtones locaux de participer de façon significative à la gestion scolaire là où le nombre le justifie.
  • Les ministères provinciaux de l'éducation, les conseils autochtones et les autorités des écoles des réserves doivent, le cas échéant, s'impliquer dans des activités de mesure complète du rendement et les résultats doivent être publiés publiquement, de préférence au niveau de l'école. Une activité clé est la collecte de données concernant les résultats scolaires des Autochtones aux examens de compétences essentielles.
  • Les provinces doivent prendre des mesures agressives pour encourager les étudiants postsecondaires autochtones à devenir des enseignants, et les enseignants souhaitant travailler dans l'enseignement dans des districts scolaires comprenant un groupe autochtone assez important doivent bien connaître l'histoire et la culture autochtones.

Pour lire le rapport , cliquez ici

Pour de plus amples renseignements, communiquez avec:

John Richards, professeur, programme de politique publique, Université Simon Fraser, 778-782-5250; courriel : jrichard@sfu.ca;

Colin Busby, analyste principal de la politique, Institut C.D. Howe, 416-865-1904; courriel : cdhowe@cdhowe.org