Quelques Canadiens très bruyants s’opposent à la vaccination, mais ils ne constituent pas la principale raison de l’insuffisance de la couverture vaccinale.
Le 27 avril 2017 – Quelques Canadiens très bruyants s’opposent à la vaccination, mais ils ne constituent pas la principale raison de l’insuffisance de la couverture vaccinale, selon un nouveau rapport de l’Institut C.D. Howe. Dans «Besoin d’un rappel? Comment améliorer la couverture vaccinale des enfants au Canada», les auteurs Colin Busby, Aaron Jacobs et Ramya Muthukumaran suggèrent une stratégie ciblant plutôt le groupe important de parents « réticents à vacciner », comprenant les enfants qui reçoivent certains vaccins, mais pas tous, et ceux qui prennent du retard.
« Les flambées récentes de maladies infectieuses représentent des rappels brutaux des dangers qu’elles représentent et de la nécessité d’étendre la couverture vaccinale », déclarent les auteurs. « Cela devrait également amener ceux responsable pour la santé publique à prendre une pause et à regarder le statut alarmant de la couverture vaccinale chez les enfants canadiens », ajoutent-ils.
Malheureusement, il existe de nombreuses lacunes dans les efforts déployés par les provinces pour surveiller la couverture vaccinale des enfants au Canada, ce qui rend difficile de savoir où faire les interventions. Par exemple, certaines provinces, comme l'Alberta et le Québec, recueillent, mais ne signalent pas de données sur la couverture vaccinale des enfants à l'âge scolaire. L'Ontario, d'autre part, néglige de recueillir des données complètes dès l'âge de 2 ans. En ce qui concerne la Colombie-Britannique, même si elle recueille et rend compte de données complètes pour les enfants dans la plupart des régions de la province, elle ne peut actuellement le faire dans les régions à forte densité comme la région de Vancouver. «Nous en savons plus sur la couverture vaccinale pour les enfants du nord de la Colombie-Britannique que nous en savons pour Vancouver », disent les auteurs.
Selon le rapport, il existe de nombreuses raisons pour lesquelles les parents ne parviennent pas à immuniser pleinement leurs enfants, y compris la complaisance, les coûts associés à prendre congé du travail et l'effort à la fois pour accéder à un fournisseur et pour évaluer les avantages et les risques liés à la vaccination. En outre, il semble y avoir des idées fausses importantes concernant les coûts et les avantages de la vaccination. Malgré la preuve scientifique contraire, de plus en plus de parents sont préoccupés par les risques de vaccination que dans le passé.
« Peut-être 2 pour cent de la population Canadienne tiennent des points de vue anti-vaccination, mais ils ne sont pas la raison principale de la couverture vaccinale insuffisante. Sans doute, trop d'attention et d'énergie sont consacrées à essayer de les réfuter », notez les auteurs. « La frustration vis-à-vis de personnes qui font entendre bruyamment leurs points de vue contre la vaccination et les multiples raisons pour l’immunisation incomplète pendant l’enfance pourraient en mener certains à favoriser des approches obligatoires comme solutions, par exemple éliminer l’option des parents à s’opposer à faire vacciner leurs enfants pour des raisons de conscience. Toutefois, selon nous, de telles approches seraient malavisées et pourraient entraîner des positions encore plus ancrées chez les parents qui ont des craintes relatives à la sécurité. Surtout, elles ignorent la probabilité que des niveaux de couverture beaucoup plus élevés puissent être atteints grâce à des mesures politiques volontaires plus strictes et des interventions plus ciblées. »
Les auteurs exhortent les provinces à adopter des approches volontaires pour remédier les diverses raisons de la vaccination incomplète chez les enfants:
- Ciblez des interventions précoces, comme des appels téléphoniques ou des courriels, à des parents hésitants.
- Les infirmières en santé publique sont essentielles à l'augmentation de la couverture vaccinale. Les provinces doivent compter davantage sur elles.
- Les provinces devraient utiliser les registres électroniques pour suivre la couverture depuis la naissance jusqu'à l'âge adulte, et intervenir si nécessaire.
« Avec ces solutions ciblées, les provinces canadiennes pourront mieux veiller à ce que les enfants soient protégés contre les éventuelles épidémies », concluent les auteurs.
Pour lire le rapport, cliquez ici.
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