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27 mai, 2014 – En dépit du fait que la province compte plus de médecins de famille par tête que bien d’autres endroits, le Québec accuse du retard par rapport à l’Ontario et à l’Europe occidentale en ce qui concerne l’accès aux soins primaires, révèle un rapport de l’Institut C.D. Howe. Dans « L’affaire des médecins disparus du Québec : comment améliorer l’accès aux soins », Claude E. Forget, ancien ministre de la Santé et des Services sociaux du Québec, plaide pour des réformes des soins primaires qui mettent l’accent sur l’augmentation des soins prodigués dans les communautés et les cliniques, plutôt que dans les hôpitaux.

« Au cours des dix dernières années, le Québec n’a pas réussi à améliorer l’accès des patients aux services de soins primaires, fait observer M. Forget. Le Québec compte suffisamment de médecins de famille, mais il faut sortir les soins primaires des établissements et les rendre disponibles dans les quartiers. »

Selon M. Forget, l’un des problèmes est le fait que les médecins québécois ont la semaine de travail la plus courte, soit environ 35 heures, par rapport aux 43 heures travaillées par les médecins ontariens. De plus, le Québec compte moins de patients inscrits par médecin, à savoir 1 081 en moyenne, comparativement à 1 539 en Ontario et à 4 279 au Royaume-Uni. Ces chiffres sont encore moins élevés pour les jeunes médecins et les femmes médecins du Québec.

Les tentatives de réforme précédentes n’ont connu qu’un succès mitigé. Notamment, les efforts faits pour créer des groupes de médecine familiale, conçus pour offrir une vaste gamme de services de soins primaires aux patients inscrits, ont été assortis de délais et le nombre de patients inscrits dans les GMF existants est bien inférieur aux prévisions.

M. Forget présente trois critères essentiels pour améliorer l’accès aux soins primaires au Québec :

  1. un meilleur équilibre entre les soins primaires et le reste du système de services de santé;
  2. la rémunération des soins primaires selon le modèle du paiement à l’acte doit être remplacée par un plus grand nombre de paiements par patient;
  3. le médecin et le personnel associé doivent suivre une formation pour apprendre à travailler en équipe et à l’intérieur de protocoles bien définis.

L’auteur conclut en disant qu’il faudra un effort renouvelé et déterminé, associé à des mesures d’incitation financière plus fortes et un engagement de la part des gouvernements et des fournisseurs de soins. « Un tel modèle pourrait être étendu à l’avenir pour donner aux fournisseurs de soins primaires un meilleur contrôle sur les budgets et leur permettre d’acheter certains services de base au nom de leurs patients. L’adoption de ce modèle par les médecins et leur volonté de fournir davantage de soins primaires en milieu communautaire plutôt qu’en milieu hospitalier représentent des ingrédients clés d’une transition réussie. »

L’Institut C. D. Howe est un institut de recherche indépendant à but non lucratif dont la mission est d’élever le niveau de vie en favorisant l’adoption de politiques publiques saines sur le plan économique. L’Institut est une source indispensable de savoir en matière de politiques au Canada; il se distingue par sa recherche non partisane, fondée sur des preuves et revue systématiquement par un groupe d’experts. Nombreux sont ceux qui le considèrent comme le plus influent centre de recherche au Canada.

Au cours de plusieurs décennies, Claude E. Forget a été impliqué à plusieurs reprises dans l’élaboration et l’analyse des politiques en matière de soins de santé. Cela inclut une période en tant que sous-ministre, ainsi qu’un mandat de ministre de la Santé et des Services sociaux du Québec.

Cliquez ici pour le rapport.

Pour obtenir des renseignements supplémentaires, veuillez prendre contact avec : Claude E. Forget, ancien ministre de la Santé et des Services sociaux du Québec; ou Colin Busby, analyste de politique principal, Institut C.D. Howe, 416 865-1904; courriel : jfleming@cdhowe.org.