À partir des données de l’Enquête sur la population active que mène Statistique Canada adaptée par l’Institut de la statistique du Québec, les taux d’emploi des mères âgées de 25 à 54 ans qui ont un enfant de moins de 6 ans est analysé. Ce groupe est ciblé car il s’agit de celui qui est le plus susceptible de bénéficier de la mise en place du programme de garderies à contribution réduite du Québec.
En 1996, avant son introduction, le taux d’emploi des mères âgées de 25 à 54 ans au Québec était plus faible (59,9 %) qu’au Canada sans le Québec (62,3 %) de 2,4 points de pourcentage. De 1996 à 2019, le taux d’emploi des mères a augmenté de 18,4 points de pourcentage au Québec, soit 2,5 fois l’augmentation du Canada sans le Québec (7,4 points) et de l’Ontario (7,2 points)
Ce faisant, le taux d’emploi des mères est, en 2019, significativement plus élevé au Québec que dans le Canada sans le Québec (9,1 pts). Le programme de garderie à contribution réduite est clairement, en partie du moins, un élément explicatif de ce renversement du taux d’emploi des mères âges de 25 à 54 ans.
Ces données montrent les gains potentiels pour le gouvernement canadien d’appuyer les provinces dans le développement d’un système de garde à faible coût. Comme le soulignait la vice-première ministre et ministre des Finances Chrystia Freeland dans sa mise à jour économique de l’automne, le Québec peut montrer au Canada la voie à suivre en matière de garde d’enfants.
Luc Godbout est titulaire de la Chaire en fiscalité et en finances publiques de l’Université de Sherbrooke et Suzy St-Cerny est professionelle de recherche à la Chaire en fiscalité et en finances publiques.